Il est des matins clairs aux rayons qui transportent
Où l’on croit au réveil même des âmes mortes
Quel cœur ne chanterait la grâce des beaux jours,
Enfin certain d’aimer toujours !
Il est de sombres soirs où le vent sans répit
Hurle en rafale et sur les toits gémit :
Je pleure longuement et sanglote avec lui,
En songeant aux défunts qui errent dans la nuit.
Parfois, l’après-midi, plane l’Âme du monde
Sur l’océan des blés dont la brise émeut l’Onde,
Et la ferveur en moi croit sentir un bon Dieu
Qui console les cœurs de la chaleur des cieux.
Mais place aux nuits glacées d’épouvantes muettes
Où des cafards rampants parasitent nos têtes :
Mon désespoir s’écrie sans émettre un seul son
Tel un cerveau pourri dans son vide caisson…
Le pire hélas ! est toujours sûr,
Enfin passé, toujours présent, bientôt futur,
J’entends encor sa sonnerie,
Le grelot triste de la gare,
Troublant toujours ma nostalgie,
La gare qui sépare,
La gare des départs
Dont on ne revient plus
Le grelot du grand froid
Sous la pierre trempée surmontée d’une Croix :
L’éternité glacée du paradis perdu !
Nous n’avons pas le choix.
Mon gendre il y a peu ne parut guère malin :
Le veto refusait de « couper » son chaton, lequel se révélant… de sexe féminin !
Comme je demandais à ma fille le lendemain
Comment s’était passé la visite de son Chef de bureau
« C’est une femelle ! » m‘étonna-t-elle :
J’avais dû bafouiller, en nommant son chef « chaf »…
Vous l’aviez deviné, n’est-che pas ?
Le Songeur (17-02-2022)
(Jeudi du Songeur suivant (288) : « QUEL SENS DONNER À LA SOUFFRANCE QUI N’A PAS DE SENS ? » )
(Jeudi du Songeur précédent (286) : « LA MINUTE DE L’AMITIÉ » )