J’aurais voulu te dire, et tu n’écoutais pas
Moi je t’aimais toujours… mais toi, percevais-tu
L’ombre, dans mon silence, d’une plainte étouffée ?
J’en avais tant à dire, entre nous, ce soir-là,
J’allais tout te confier, en retenant mes larmes
De sourdre de mon cœur pour fondre sur tes mains
J’aurais voulu te dire de n’oublier jamais
Le Paradis que fut notre amour partagé
J’aurais voulu te dire, mais le souhaitais-tu ?
Comment s’est délité au fil du temps qui tue
Le passé lumineux de notre communion
Comment la vie qui va, sans prév’nir ceux qui s’aiment
Exile l’un de l’autre des cœurs qui se disaient unis
Comment les vents de sable dans le désert du monde
En effaçant nos pas, nous ont masqué la voie
De l’oasis secrète où renaît l’Amour Source
Ô mon amour, mon âme sœur, ô ma tendresse
Laisse-moi te redire, en parlant toi et moi,
Les mots de la promesse qui tissaient notre joie
Laisse-moi te crier qu’il faut nous deux recommencer
Qu’il n’est aucun bonheur à jamais révolu
Que nous pouvons changer le monde et recréer la vie
Sans céder au vertige qui fait dire jamais plus
Qu’il n’est pas d’âme, seule au monde, inconsolée
Qui ne puisse être en toi, par toi, infiniment comblée !
J’aurais voulu te dire… de te ressouvenir
Tu te serais rapp’lée à nous, toi qui ne me regardes plus…
Mes mots de chaque soir se perdent dans ta nuit,
Je m’adresse à une ombre, soudain dev’nue sans voix pour moi
Pourquoi ne veux-tu plus savoir ce que je vis ?
Hélas, Amie, ma chère, les temps s’envolent, il se fait tard
Je vois déjà sur leur départ
Nos années qui se pressent et trop tôt nous emportent
Nos mémoires sans trace des bonheurs disparus
Entends-tu sonner l’heure, l’Heure des Amours mortes ?!
Hélas, mon Dieu, hélas ! ai-je vraiment vécu
Ce que je crois avoir perdu ?
Ô tout ce que je t’eusse dit, si longuement mûri pour toi !
Tu aurais retrouvé le désir de m’entendre…
…Et je ne suis plus là.
Le Songeur (9-06-2022)
(Songe à ne pas oublier suivant (XVII) : « LE PARADIS DES MOTS PERDUS » )
(Jeudi du Songeur précédent (301) : « NATURE ET SURNATURE : CE QUE NOUS DIT PASCAL… » )